Les économies extractives menacent notre droit à l'avenir
Le système financier mondial repose sur le pillage, la violence et la dépossession. La dette est utilisée comme une arme néocoloniale pour maintenir le contrôle sur les pays du Sud — comme l’a affirmé Mae Buenaventura (Asian Peoples’ Movement on Debt and Development), fait partie intégrante de la machine capitaliste.
Farah Galal (MENAFem – Mouvement pour la justice économique, écologique et pour le développement) a souligné que les dettes insoutenables et la catastrophe écologique font partie d’un même système global, fondé sur l’extractivisme hérité de la colonisation. Ce système impose aux États du Sud de rembourser les créanciers, au détriment des besoins fondamentaux de leurs populations. Sous la pression du FMI, de la Banque mondiale et d’autres “banques de développement”, les gouvernements sont contraints d’appliquer des politiques d’austérité qui démantèlent les services publics tels que la santé, l’éducation, l’eau ou la protection sociale.
Les femmes — dans toute leur diversité — sont les premières touchées. Elles comblent les vides laissés par l’État par un travail de soins invisible et non rémunéré, et s’endettent elles-mêmes pour faire face aux besoins de base. En parallèle, le militarisme est massivement financé afin d’assurer le contrôle des ressources naturelles et des territoires stratégiques. Comme l’a rappelé Azra Sayeed (APWLD),«l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme». Ces puissances militaires ne se contentent pas de piller les territoires : elles figurent aussi parmi les principaux pollueurs de la planète.
Une autre économie existe déjà : fondée sur le soin, la coopération et le vivant
Transformer le système n’est pas un rêve lointain — c’est une réalité portée depuis longtemps par les peuples. Dans nos communautés, de nombreuses alternatives concrètes sont déjà mises en œuvre, fondées sur la réciprocité, la régénération et les savoirs ancestraux. Daniel Santi, du peuple Sarayaku (Équateur), nous a rappelé que les êtres humains ne sont pas séparés de la nature : nous en faisons partie.
Des intervenantes comme Gihan Abouzaid (Réseau arabe des ONG pour le développement – ANND) et Urantsooj Gombosuren (Centre pour les droits humains et le développement – CHRD, Mongolie) ont également partagé des expériences de résistances collectives et d’économies paysannes et féministes fondées sur la solidarité.
Comme l’a mis en garde Martha Devia (Comité Ambiental en Defensa de la Vida – Colombie), nous devons refuser les fausses solutions imposées d’en haut qui aggravent la policrise. Revendiquer le droit au futur exige de construire de véritables alternatives, hors du modèle dominant.
🎨Découvrez notre dernier numéro du comic sur la capture corporative, qui démonte ces “solutions” toxiques et révèle les acteurs qui les défendent.
Peu importe le résultat de la FfD4 : nous continuerons à nous organiser, résister et construire d’autres futurs. Comme l’a résumé Sergio Chaparro (Dejusticia, Colombie) : “Nous devons nous battre pour un système au service de l’humanité — pas de l’hégémonie.”
Nous construisons une campagne mondiale pour la justice climatique et l’annulation de la dette — Rejoignez-nous
Un avenir juste se construit dès maintenant. Nous lançons une campagne mondiale portée par les communautés en première ligne, pour exiger l’annulation des dettes illégitimes et des réparations écologiques, au nom du droit au futur.
Vous souhaitez participer à cet effort? Écrivez-nous à : campaigns@escr-net.org. Notre Groupe consultatif de campagne — composé de membres de différentes régions du monde — travaille collectivement à la définition de nos revendications et à la stratégie de mobilisation.
Nous avons besoin de vos idées, de votre énergie et de votre leadership pour porter cette campagne jusqu’à son lancement officiel à la fin de 2025.
Vous avez participé au webinaire ? Votre retour nous intéresse. Merci de prendre une minute pour remplir ce court questionnaire de 3 questions.
Un grand merci à toutes les membres du Groupe consultatif de la campagne pour leur engagement, et aux intervenant·es qui continuent à inspirer et faire avancer notre travail collectif.
Solidairement, Basma Eid Directrice des campagnes et des adhésions – Réseau-DESC |