Combattre la répression et renforcer la sécurité des défenseur-e-s des droits humains

Date de publication : 
Mardi, 16 janvier 2018

Combattre la répression et renforcer la sécurité des défenseur-e-s des droits humains

Le Plan stratégique du Réseau-DESC (2017-2021) demande au Réseau de «combattre la répression grandissante, renforcer la crédibilité et la capacité des défenseur-e-s des droits humains et faire le lien entre les représailles et les enjeux fondamentaux  relatifs aux DESC». Au cours des derniers mois, le Réseau-DESC a pris plusieurs mesures afin d’atteindre cet objectif.

 

Le Réseau a continué d’entreprendre des actions collectives en tant que stratégie pour améliorer les problèmes de sécurité auxquels sont confrontés les membres travaillant dans des situations où les actions de défense et de promotion des droits humains font l'objet de représailles. Une pétition initiée par le Movement for the Survival of the Ogoni People (MOSOP) a été diffusée tout au long du mois de novembre en réponse aux agressions brutales subies par des personnes Ogoni qui protestaient contre l’installation d’oléoducs dans leurs communautés sans leur consentement. Ces derniers mois le MOSOP a demandé à plusieurs reprises à Shell Oil d'effectuer une étude d'impact environnemental de l’oléoduc proposé et d'entamer des discussions approfondies avec la communauté Ogoni en se basant sur leur droit à un consentement libre, préalable et éclairé (FPIC).

 

Le 5 décembre, le Réseau-DESC a envoyé une lettre au Président de l'Afrique du Sud au nom de l'ensemble des membres du Réseau pour dénoncer l'assassinat de Sibonelo Patrick Mpeku, dirigeant du groupe Abahlali baseMjondolo, un mouvement social d'habitants des bidonvilles vivant dans les quartiers informels d'Afrique du Sud. M.Mpeku, âgé de 32 ans, a été enlevé et poignardé en signe de représailles pour son travail de défense et de promotion du droit à un logement convenable pour les habitants de la région. La lettre du Réseau-DESC a noté que ce meurtre est le plus récent dans une tendance plus large de menaces et d'attaques perpétrées contre les dirigeants communautaires des quartiers informels de Durban et aux alentours, en Afrique du Sud.

Des informations récentes faisant état de détentions arbitraires de défenseur-e-s des droits humains affilié-e-s au Réseau-DESC en Inde et d'une intensification de la répression au Cambodge ont également suscité des inquiétudes parmi les membres du Réseau.

Le 8 novembre, le Réseau-DESC était représenté à la réunion annuelle de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l'Union européenne des défenseur-e-s des droits humains, créé pour protéger les défenseur-e-s en danger.

En novembre, plusieurs membres du Réseau-DESC (dont Forum-ASIA, Front Line Defenders et Just Associates) ont également participé à une réunion pour discuter des approches visant à soutenir la sécurité des défenseur-e-s des droits humains dans des situations particulièrement dangereuses. Lors de la réunion, qui a eu lieu à Johannesburg, en Afrique du Sud, plusieurs stratégies ont été évaluées, notamment l'utilisation d'un cadre d'analyse du pouvoir et des actions d'autoprotection collective.

Tout en coordonnant des réponses collectives aux menaces auxquelles sont confrontés les membres du Réseau, le Réseau- DESC s'est également efforcé d'intégrer des dispositions relatives à la sécurité et à la protection des défenseur-e-s des droits humains dans les travaux thématiques en cours afin de promouvoir progressivement les normes relatives aux droits humains et leurs applications dans la pratique. Cela a donné lieu à des positions de plaidoyer collectives prises par des membres du groupe de travail sur la responsabilité des entreprises qui ont été préconisées dans le contexte du prochain traité des Nations Unies sur les entreprises et les droits humains.

Dans l’avenir, le Système de solidarité du Réseau-DESC continuera de catalyser la voix collective des membres du Réseau en cas de menaces urgentes, tout en s'attaquant de manière proactive aux injustices systémiques sous-jacentes qui constituent le fondement des risques permanents auxquels sont confrontés les défenseur-e-s des droits économiques, sociaux et culturels.