Promouvoir les droits des femmes rurales à la CSW62

Date de publication : 
Mercredi, 18 avril 2018

En s’appuyant sur le travail collectif pour promouvoir les droits des femmes en lien avec la terre, le logement et les ressources naturelles, les membres du Réseau-DESC impliqués dans les groupes de travail sur les femmes et les DESC et sur la responsabilité des entreprises ont engagé le dialogue avec leurs pairs représentants de la société civile, des représentants d’États et des fonctionnaires des Nations Unies - lors de la 62ème Commission des Nations Unies sur la condition de la femme (CSW pour son sigle en anglais) axé sur les enjeux ayant un impact sur les femmes rurales.

Lundi 12 mars 2018, le groupe de travail sur les femmes et les DESC a coordonné un événement parallèle au forum des ONG de la CSW intitulé “les femmes leaders rurales faisant progresser les droits humains et façonnant les normes: des possibilités en évolution”  L’événement, qui était modéré par Pauline Vata d’ Hakijamii, a mis en avant les possibilités de leadership féminin dans le plaidoyer structurel commun et les enjeux macro-économiques qui constituent les causes profondes des violations des droits humains des femmes et des filles dans les zones rurales.

Les leaders féminins Zenayda Serrano de Movimiento Unificado Francisco Sánchez-1932 (MUFRAS-32), Elina Horo d’Asia Indigenous Peoples Pact et Christiana Louwa du World Forum of Fisher Peoples ont partagé leurs histoires et les leçons tirées de leurs combats.

“Nous avions peur d’être confrontées à la dure réalité de l’impunité; surtout à cause de la corruption qui existe dans nos pays. Mais cela n’a pas fait fléchir notre lutte. Au contraire, nous avons rencontré une grande solidarité internationale...ce qui a obligé l’État du Salvador à enquêter un peu et à interdire également l’extraction de minéraux métalliques [au Salvador].”

Après avoir partagé leurs histoires, les membres ont invité les participants à dialoguer de manière interactive sur les opportunités pour faire progresser le contrôle des communautés sur les terres et les ressources, ainsi que le leadership nécessaire des femmes pour façonner les exigences, envisager des avenirs équitables et façonner les normes internationales.

Mardi 13 mars, le groupe de travail sur les femmes et les DESC a co-parrainé une session à la CSW officielle en partenariat avec la mission permanente de la Finlande. L’événement, qui a été modéré par Sanam Amin d’Asia Pacific Forum on Women, Law and Development. Comprenant des présentations de Pilar A. Alcalá de l’Instituto de Liderazgo Simone Beauvoir, Judit Geller du European Roma Rights Center, Christine J. Kandie de l’Endorois Welfare Council et Chanda Thapa d’Asia Indigenous Peoples Pact, l’événement a examiné les possibilités de se confronter aux obstacles structurels empêchant la mise en oeuvre des droits économiques, sociaux et culturels des femmes et filles rurales, autochtones et issues de groupes minoritaires.

Ces présentations ont souligné le lien entre le manque de services publics de base adéquats pour de nombreuses communautés rurales et les violations des droits à la santé, à l’éducation, à l’eau potable et à l’assainissement, entre autres. Une attention particulière a été accordée aux façons dont ces liens ont un impact disproportionné sur les femmes.

Les participants ont également expliqué comment l’incapacité à reconnaître les droits des communautés rurales à la terre et autres ressources naturelles les expose aux impacts négatifs de l'accaparement des terres, du changement climatique et des projets d’extraction, d’énergie et d’infrastructure à grande échelle. De plus, en ce qui concerne les femmes, les impacts de ces processus sont souvent amplifiés par des normes sociales patriarcales façonnant le partage du travail, dont les soins, le régime foncier et la participation aux processus de prise de décision fondamentaux. L’événement a permis aux membres de partager leur analyse depuis différentes régions et de discuter des nouvelles possibilités de promouvoir les droits humains pour les femmes rurales, autochtones et issues de groupes minoritaires.

Se concentrant sur ces possibilités, Feminists for a Binding Treaty (#Feminists4BindingTreaty) — un collectif informel de défenseurs dirigé par plusieurs membres du Réseau-DESC et quelques partenaires proches — a également organisé des événements co-parrainés par le Réseau-DESC. Depuis 2016, ce groupe plaide en faveur d’une approche féministe pour façonner l’évolution du traité de l’ONU sur les droits humains et les entreprises. À la CSW, cet appel s’est manifesté lors d’un événement officiel auprès de la mission permanente de l’Équateur le 12 mars, qui a insisté sur les expériences et les défis uniques auxquels sont confrontées les femmes et les filles des zones rurales en ce qui concerne les violations des droits humains en lien avec les activités des entreprises. L’événement a souligné les effets importants de la participation politique des femmes dans l’élaboration d’une redevabilité en matière de droits humains. En outre, le 13 mars, Feminists for a Binding Treaty (Féministes pour un traité contraignant) a organisé un événement parallèle au Forum des ONG de la CSW pour approfondir davantage les discussions autour des stratégies à adopter pour mettre fin à l’impunité des entreprises dans les cas de violations des droits humains affectant les femmes et les filles des zones rurales.

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