Du 8 au 10 février 2018, 23 membres du Réseau-DESC issus de mouvements sociaux et d’ONG de différents pays du monde ont participé à une réunion de stratégie de trois jours du Groupe de travail sur les politiques économiques (GTPE) organisée à Tunis, en Tunisie. L’objectif principal de la réunion était de fixer le plan stratégique du groupe de travail pour les deux années à venir.

En se fondant sur la Charte commune pour la lutte collective comme point de départ de l’élaboration d’un futur plan de plaidoyer et de campagne pour le GTPE, les membres se sont appuyés sur les discussions de la Réunion mondiale de stratégie et se sont accordés tous ensemble de prioriser pour les deux années à venir les aspects suivants:

1. approfondir et populariser une vision critique basée sur les droits humains de la structure et du système économiques mondiaux, éclairée et guidée par les mouvements sociaux et les luttes populaires ;
2. amplifier et promouvoir des alternatives communes au modèle socio-économique dominant, fondé sur des expériences vécues et des luttes populaires, avec une vision inclusive sur la réalisation des droits humains et la justice environnementale, et
3. renforcer la constitution politique et institutionnelle du groupe de travail et du Réseau élargi pour comprendre et engager pleinement les politiques économiques sous l’angle des droits humains.

Pour en savoir plus sur la réunion voir Actualités sur le travail collectif

Prochaines étapes

Les résultats de la réunion ont été incorporés dans le plan d’action sur deux ans du Groupe de travail sur les politiques économiques qui a été partagé pour commentaires avec l’ensemble du groupe de travail. Vous pouvez accéder au plan d’action bi-annuel en cliquant sur les liens suivants : Arabe, Anglais et Espagnol.

La finalisation des projets de plan du GTPE

Les projets de plans sur nos trois domaines de travail sont également disponibles ci-dessous :

• Alternatives (Arabe, Anglais, Espagnol)
• Critique systémique (Arabe, Anglais, Espagnol)
• Renforcement politique et institutionnel

Prochaines étapes

Vos idées, commentaires et questions sur ces projets de plans sont les bienvenus ! Si vous souhaitez contribuer ou vous impliquer de manière active sur un ou plusieurs de ces projets, veuillez contacter Leanne (lsajor@escr-net.org)

Lors de la Réunion mondiale de stratégie, les membres ont insisté sur la nécessité d’utiliser de manière plus effective la force du Réseau-DESC au travers des 75 pays afin de contester les conditions communes mondiales qui portent systématiquement atteinte aux droits humains en menant des actions et des campagnes collectives à travers le Réseau. Pour rendre plus opérationnel ce mandat, le Réseau-DESC a prévu d’organiser une réunion à Durban, en Afrique du Sud, les 22-25 juillet 2018, conjointement avec Abahlali baseMjondolo et en partenariat avec le Socio-Economic Rights Institute of South Africa (SERI).

En préparation de cette réunion, le Groupe de travail sur les politiques économiques a organisé une discussion au niveau du groupe de travail afin de commencer à identifier les domaines prioritaires sur lesquels axer des campagnes et actions collectives couvrant l’ensemble du réseau. Lors de cette première discussion, les membres ont identifié les éléments nécessaires à une campagne efficace en se basant sur leur propre expérience :

1. un objectif concret et réalisable,
2. un cadre plus large serait utile pour un appel collectif, mais les objectifs doivent être spécifiques,
3. qui s’appuie sur des recherches solides, et
4. une approche du bas vers le haut organique ou nouvelle.
   

En ligne avec la note de concept rédigée pour le processus, les membres qui ont participé à la conférence téléphonique ont également affirmé que tout proposition du GTPE pourrait s’appuyer sur les projets existants et mobiliser la diversité d’expertise existant déjà au sein du Réseau-DESC.

Prochaines étapes

Le GTPE organisera une 2^e discussion en ligne le 21 ou le 22 juin pour approfondir les propositions et les contributions potentielles sur les actions et campagnes collectives. Si vous souhaitez participer à la discussion en ligne, veuillez contacter par e-mail Leanne (lsajor@escr-net.org) et indiquer votre date préférée dans ce Sondage Doodle (L’horaire pour les deux dates proposées est 9h du matin (heure normale de l’est), le sondage Doodle devrait convertir cet horaire en indiquant votre heure locale respective).

Le renforcement politique et institutionnel de notre réseau est un projet transversal du Groupe de travail sur les politiques économiques. Il vise à renforcer la capacité des membres du groupe de travail à engager pleinement les politiques économiques sous l’angle des droits humains, en s’ancrant sur les expériences locales vécues et en se basant sur les compétences et l’expertise déjà existantes au niveau du Réseau. Ce projet vise entre autres à faciliter l’échange d’informations et le soutien stratégique entre les membres.

A cette fin, les membres ont décidé de générer une base de données des profils organisationnels et des projets en cours liés aux politiques économiques et aux droits humains. Cette base de données sera disponible en ligne et mise à jour de manière périodique. L’objet de cette base de données générée par les membres est d’encourager l’échange d’informations, la collaboration entre les membres et de soutenir les membres dans la cartographie des espaces et des processus, et ce afin de faire progresser leurs objectifs de plaidoyer collectifs.

Prochaines étapes

Veuillez remplir ce tableur google en renseignant les informations relatives à votre organisation. Ce document sera accessible jusqu’au vendredi 29 juin. Après cette date, l’accès au tableur sera clos afin de pouvoir le traduire. Si vous avez besoin d’assistance linguistique, n’hésitez pas à contacter Leanne (lsajor@escr-net.org)

Co-fondatrice et co-directrice de Climate Litigation Network, un projet de la Fondation Urgenda, et membre du Réseau-DESC à titre individuel.

• De quel défi ou opportunité au niveau global votre organisation est-elle en train de discuter ?

Mon organisation travaille sur le changement climatique, qui est une menace massive et systémique pour les droits humains à travers le monde. Notre approche est de poursuivre devant les tribunaux les gouvernements qui ne font pas assez pour améliorer la situation dans le domaine du changement climatique. En 2015, mes collègues ont déposé la première plainte au monde qui a conduit un tribunal à ordonner à un gouvernement de réduire ses émissions à effet de serre. Elle a suscité une vague de poursuites contre d’autres gouvernements nationaux, y compris la Belgique, la Suisse, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et, plus récemment, une affaire que nous soutenons visant le Gouvernement d’Irlande. Les gouvernements sont en charge de beaucoup des structures économiques et politiques responsables du renforcement de notre économie à forte consommation de carbone aux effets destructeurs tant sur le plan social qu'environnemental, et ainsi nous voulons les en tenir responsables.

• Quel projet vous enthousiasme le plus et pourquoi ?

Je suis enthousiasmée par le travail du GTPE visant à populariser les modes alternatifs au modèle socio-économique dominant. Tout modèle qui cherche à être véritablement durable devra aborder le fait que nous avons besoin d’assurer rapidement une transition par rapport à nos économies et sociétés qui sont basées sur les ressources énergétiques naturelles et les énergies fossiles. Il est essentiel pour les pays du nord de jouer un rôle moteur dans la mesure où historiquement ils ont tiré des bénéfices de l’extractivisme et restent les plus gros consommateurs de ressources au prorata de la population. Faire cela aiderait à corriger une partie des importants déséquilibres mondiaux qui existent à l’heure actuelle sur une série de droits économiques et sociaux.

• Pourquoi le travail collectif avec les autres membres est-il important pour vous et votre organisation ?

Le travail collectif est important pour moi parce que nous pensons que le contentieux ne saurait suffire à lui seul ; nous avons besoin des mouvements sociaux pour faire pression sur les gouvernements et les tenir responsables. Par exemple, dans une affaire en cours en Belgique nous avons 37 000 plaignants qui sont des citoyens belges ordinaires. Ces affaires ont besoin des mouvements sociaux pour s’assurer que les gouvernements écoutent lorsque les tribunaux confirment qu’ils violent les droits humains.

de l’Egyptian Initiative for Personal Rights (EIPR)

• De quel défi ou opportunité au niveau global votre organisation est-elle en train de discuter ?

Sans aucun doute les inégalités croissantes. Si la tendance actuelle à la concentration des richesses se poursuit sur plusieurs autres décennies, alors une petite minorité d’entre nous contrôlera toutes les richesses du monde. Le défi c’est d’inverser cette tendance et la tâche immense qui nous incombe est de trouver comment faire cela d’autant que ceux qui tirent profit de cette concentration des richesses sont également ceux qui décident des politiques, contrôlent les formes de pouvoir coercitives et non coercitives et façonnent le discours sur ces questions.

• Quel projet vous enthousiasme le plus et pourquoi ?

Cette situation désespérée rend la discussion sur les modèles alternatifs et la transition vers ces derniers plus pertinente et urgente que jamais. C’est généralement quand la crise survient que les transformations sérieuses ont tendance à se produire et nous faisons sans aucun doute face à une crise économique et environnementale que la poursuite du modèle existant risque d’intensifier. La question cruciale est : à quel point la situation doit-elle s’empirer avant que le monde soit capable de faire quelque chose à cet égard ? On pourrait croire que nous pouvons apprendre de nos expériences passées et développer le sens de ce à quoi ressemble une crise imminente et en gérer certains aspects par anticipation. Cependant, en observant les politiques des institutions telles que le FMI, ça n’a pas l’air d’être le cas. C’est pourquoi le travail du GTPE en général et le Projet sur les alternatives en particulier est plus pertinent que jamais. Le Projet sur les alternatives n’est pas seulement important pour nous aider à commencer à imaginer à quoi ressemblerait un bon et équitable modèle économique pour un futur sain et durable, mais aussi pour nous avertir de ce à quoi notre monde pourrait ressembler si nous nous croisons les bras sans rien faire.

• Pourquoi le travail collectif avec les autres membres est-il important pour vous et votre organisation ?

L’action collective a toujours été romancée, mais ce dont nous avons besoin maintenant c’est de rendre l’action collective praticable, c’est à dire de changer son image et de la présenter comme l’approche la plus fonctionnelle face aux luttes mondiales en cours. Le type de luttes économiques et écologiques auquel le monde fait face à l’heure actuelle ne peut pas être géré si nous restons atomisés, trop dépendants des initiatives individuelles ou du soit-disant « esprit d’entreprise ».

EIPR a récemment publié un nouveau rapport sur l’utilisation par la Société financière internationale de paradis fiscaux et d’agents affiliés politiquement dans le cadre de leurs investissements dans le domaine du développement en Égypte. Pour en savoir plus sur leurs conclusions et pour une copie complète du rapport veuillez utiliser ce lien.